Cette semaine, j'ai perdu une amie: Martine.
Ceux qui me lisent depuis le début se rappelleront sans doute m'avoir entendu parler de mes collègues préférées, "Martine et Brigitte". Une amitié nous lie depuis près de 15 ans.
Un point commun au départ, la passion du jardin.
Je vous ai cité leurs prénoms des dizaines et des dizaines de fois sans jamais réellement vous en parler, par respect pour elles, pour leur pudeur et leur discrétion. Je ne peux pas compter les commandes passées ensemble, les échanges, les si nombreux partages....
Que de rires et de bons moments passés sur le parking de l'Inspection académique, à faire nos trafics de plantes!
Mais notre amitié ne se limitait pas qu'à la passion du jardin. Des confidences plus personnelles, la vie du bureau, le partage des joies, des bonheurs, des chagrins et des épreuves.
C'est à ce moment là que j'ai compris le caractère "exceptionnel" de Martine. La force, le courage dont elle a fait preuve, pour combattre la maladie, a laissé tout ceux qui la connaissait sans voix.
Ce cancer, elle l'a combattu de toutes ses forces sans jamais se plaindre ni jamais cesser de sourire.
Une joie de vivre, plus forte que tout, l'animait. Pour tout vous dire, je l'admirais.
Moi, avec mes doutes, mes incertitudes,mes faiblesses, je la voyais comme un modèle.
Elle a surmonté cette épreuve comme une vraie héroïne. Le cancer était vaincu et la vie a repris.
Jusqu'à cet été, où la brutalité de la rechute nous a tous laissé sous le choc.
On savait que c'était grave mais Martine était tellement forte. Comment imaginer une issue si cruelle!
Et pourtant, ce mercredi, Martine, 45 ans, nous a quitté. Ce 25 janvier, son calvaire s'est achevé.
Sans que j'ai eu le temps de lui dire adieu. De lui dire combien son amitié m'était précieuse.
Elle l'a fait à sa manière: un sacré geste d'amitié, juste avant son comas. Un SMS qui disait tout.
Parce qu'elle ne verra pas fleurir les tulipes que nous avions commandées cet automne ensemble, qu'elle ne verra plus le printemps qu'elle aimait tant.
La vie continuera sans elle et le trio que nous formions avec Brigitte n'existera plus jamais.
Elle ne verra plus ses deux enfants grandir.
Tout cela est juste d'une tristesse infinie, d'une injustice profonde. Comment continuer alors que pour elle tout est fini!
Brigitte et moi nous nous apprêtons à lui dire au revoir ce lundi. Ça va être un déchirement mais je sais une chose: c'est que Martine sera à jamais dans nos cœurs!
Elle sera présente également dans nos jardins, nos massifs.
Comment évoquer le souvenir de Martine sans vous parler des fleurs qu'elle aimait tant et qui sont disséminées partout dans mon jardin et celui de Brigitte?
C'est la meilleure façon de vous la présenter et de vous parler d'elle.
Aster chloé
Aster little carlow
Et ses asters dumosus, qu'elle adorait! Bon nombre des miens proviennent de son jardin.
Elle aimait aussi beaucoup les dahlias
Mon epimedium sulfureum vient précisement de chez elle
Le geum beech house apricot est encore un bout de son jardin
Les iris ausssi
Elle avait la passion des roses aussi: avouons que c'est un peu à cause de moi! Elle possédait Enfant d'orléans et avait une quinzaine de rosiers dans son jardin.
Elle adorait aussi les chrysanthèmes.
Les ancolies, qu'elle attendait avec impatience chaque année!
Je terminerai par la persicaria blackfield, qui est pour moi le symbole de notre amitié à toutes les trois. Brigitte,Martine et moi. Cette persicaria est dans chacun de nos 3 jardins.
Martine, on te gardera en nous, sois en sûre. Te connaitre fut une chance, un privilège!
Repose en paix, au milieu des fleurs, des roses et des rires.
Ton étoile continuera de briller longtemps.
Y a comme un goût amer en nous
Comme un goût de poussière dans tout
Et la colère qui nous suit partout
Y a des silences qui disent beaucoup
Plus que tous les mots qu'on avoue
Et toutes ces questions qui ne tiennent pas debout
Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant
Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Et ces batailles dont on se fout
C'est comme une fatigue, un dégoût
A quoi ça sert de courir partout
On garde cette blessure en nous
Comme une éclaboussure de boue
Qui n'change rien, non, qui change tout
Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait…